Les troubles musculo-squelettiques (TMS) touchent les femmes près de deux fois plus souvent que les hommes. Ces pathologies, aux causes multiples, peuvent être expliquées par des spécificités anatomiques, hormonales et physiologiques propres aux femmes. Parmi les facteurs influençant ces troubles, on retrouve la grossesse, les règles, la ménopause, le port de talons hauts ou encore le poids des sacs à main.

Les femmes, première ligne face à la douleur chronique dorsale

Les femmes sont particulièrement exposées aux douleurs chroniques, en particulier dorsales. Selon les statistiques, c’est autour de 28 ans que beaucoup de femmes commencent à ressentir des douleurs dans le dos. Un phénomène qui se prolonge souvent tout au long de leur vie, devenant une véritable gêne.

Les TMS spécifiques aux femmes sont souvent sous-diagnostiqués, ce qui empêche une prise en charge adéquate. Les femmes sont en effet particulièrement vulnérables à ces troubles, surtout dans leur environnement professionnel. Une étude du ministère du Travail, publiée en 2016, a révélé que les femmes sont presque deux fois plus touchées que les hommes par les TMS. On retrouve entre autres :

L’ostéoporose : Une pathologie qui entraîne une diminution de la masse osseuse et augmente la fragilité des os, est une maladie majoritairement féminine. Elle touche environ 3 millions de femmes ménopausées en France, soit une femme sur trois après la ménopause. Cette prédisposition est liée à la baisse des hormones sexuelles après la ménopause. Parmi les facteurs de risque figurent l’âge, le sexe féminin, l’ethnicité, ainsi que certaines conditions endocriniennes.

Les lombalgies : Elles sont particulièrement courantes chez les femmes. Ces douleurs lombaires, aiguës ou chroniques, sont souvent liées à des facteurs mécaniques, mais plusieurs autres éléments contribuent à leur apparition. Parmi les facteurs de risque, on retrouve la sédentarité, le surpoids, le stress et les contraintes physiques liées au travail. Les athlètes féminines, particulièrement celles qui sollicitent intensément la colonne vertébrale, comme les gymnastes ou les danseuses, sont également fréquemment touchées par ces douleurs.

Les genoux : Les femmes sont davantage sujettes aux douleurs fémoro-patellaires et aux blessures des ligaments croisés antérieurs, notamment à cause de différences anatomiques. Les hormones, en particulier les œstrogènes, affaiblissent les ligaments du genou à différentes phases du cycle menstruel, ce qui rend les genoux plus vulnérables aux blessures.

Les douleurs à l'épaule :  On retrouve entre autres la tendinite de la coiffe des rotateurs, sont fréquentes chez les femmes, notamment après 50 ans. Ces douleurs peuvent être causées par un faux mouvement ou un mouvement répétitif de l’épaule. Les femmes qui pratiquent des activités sportives comme le tennis ou les tâches ménagères telles que le repassage peuvent être particulièrement exposées à ces douleurs chroniques.

Les facteurs féminins contribuant aux douleurs musculo-squelettiques

En plus des douleurs chroniques, d’autres facteurs peuvent avoir un impact sur les douleurs liées aux TMS des femmes.

Les choix vestimentaires et les accessoires quotidiens peuvent jouer un rôle important dans les TMS des femmes. Le port de talons hauts, en particulier, favorise les douleurs cervicales et lombaires. De même, porter un sac à main trop lourd ou mal positionné peut causer des douleurs cervicales et dorsales, en provoquant des déséquilibres posturaux. Ce type de posture engendre des contractions musculaires qui peuvent devenir chroniques et causer des douleurs.

La fibromyalgie, qui touche environ 1,4 à 2,2% de la population française, est une autre pathologie largement féminine. Elle se caractérise par des douleurs chroniques diffuses dans les muscles et les tissus mous, notamment au niveau de la colonne vertébrale, des articulations et des membres. Ces douleurs, accompagnées de fatigue et de troubles du sommeil, peuvent aussi entraîner des symptômes variés, rendant le diagnostic particulièrement difficile.

L'Association britannique de chiropratique (BCA) a identifié certaines mauvaises postures fréquemment adoptées par les femmes, responsables de douleurs chroniques au niveau du dos et des articulations. Parmi les postures les plus néfastes figurent celles où la tête est trop penchée en avant ou le dos excessivement cambré. Ces postures peuvent générer des douleurs cervicales et dorsales, avec des conséquences importantes pour la santé à long terme.

Limiter les TMS chez la femme

Limiter les troubles musculo-squelettiques (TMS) chez la femme passe par plusieurs stratégies préventives adaptées à son corps et à ses habitudes de vie. Voici quelques pistes efficaces :

L’ergonomie au travail : Aménager correctement les espaces de travail est important, en ajustant la hauteur du fauteuil, du bureau, et de l'écran pour éviter les postures contraignantes. Il est aussi conseiller de faire des pauses régulières pour changer de position et détendre les muscles.

 La posture et astuces au quotidien : Il est conseillé d’éviter de rester dans une même position trop longtemps (se lever et bouger toutes les heures). Cela fait aussi sens avec le port de charge. Il est conseillé de privilégier les sacs à dos, permettant de répartir le poids sur les épaules et donc limiter les troubles.

Le renforcement musculaire : Pratiquer des exercices de renforcement musculaire, notamment pour le dos, le ventre et les jambes, permettent de mieux soutenir la colonne vertébrale. Pour cela, il est conseillé de pratiquer des activités physiques régulières (yoga, pilâtes, natation, marche, etc.) pour améliorer la souplesse ainsi que la posture.

Prise en charge médicale : En cas de douleurs récurrentes ou de symptômes précurseurs, il est essentiel de consulter un professionnel de santé pour prévenir l’aggravation des troubles et aider à traiter ou prévenir certains maux.

Conclusion
Ainsi, les femmes sont particulièrement vulnérables aux troubles musculo-squelettiques en raison de facteurs anatomiques, hormonaux et environnementaux. Les TMS spécifiques aux femmes, tels que l’ostéoporose, les lombalgies et les douleurs articulaires, sont souvent sous-estimés, ce qui rend leur prise en charge d’autant plus importante. Pour prévenir ces troubles, il est essentiel de prendre en compte l’impact des habitudes de vie, de travail et de posture, tout en sensibilisant davantage sur ces pathologies féminines encore trop peu reconnues.

Source : http://www.chiropraxie.com/