La vaccination : un enjeu majeur de Santé Publique

Représentant l’un des piliers fondamentaux de la prévention en santé publique, la vaccination joue un rôle important dans le renforcement du système immunitaire. En France, la politique vaccinale évolue régulièrement pour s’adapter aux enjeux sanitaires et garantir une protection optimale à la population.

vaccin

Comprendre le fonctionnement de la vaccination

La vaccination est l’un des moyens de prévention les plus efficaces pour lutter contre les maladies infectieuses. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle sauve chaque année environ deux millions de vies à travers le monde. Son principe repose sur la stimulation du système immunitaire en lui présentant une version inoffensive d’un agent pathogène, bactérie ou virus, avant toute contamination naturelle.

Pour cela, différents types de vaccins existent pour correspondre au mieux aux différents pathogènes. On retrouve entre autres :

  • Les vaccins vivants atténués : Ils contiennent de faibles quantités de l’agent pathogène vivant, mais atténuées, ce qui peut induire une légère réaction immunitaire perceptible par le corps.  Exemple : vaccin contre la tuberculose / la rougeole / les oreillons / la rubéole / varicelle.
  • Les vaccins inactivés : Ils ne contiennent pas d’agent pathogène vivant. Il en existe plusieurs en fonction de leur composition :
    • Agents pathogènes tués par l’intermédiaire de produits chimiques ou de chaleur, il devient donc incapable de se développer. Exemple : vaccin contre la coqueluche.
    • Fragments du pathogène (paroi ou toxine) purifiés, ils nécessitent plusieurs doses pour fonctionner correctement. Exemple : vaccin contre le tétanos / la diphtérie.
    • Partie moléculaire du virus, protéine ou acide nucléique (ADN ou ARN) permettant de reproduire les signaux du virus en surface de certaines cellules. Exemple : vaccin contre le covid.

Bien que ces agents ne puissent pas déclencher la maladie chez le patient, ces derniers sont reconnus par le système immunitaire, qui produit alors des anticorps spécifiques pour les neutraliser. Ce processus permet à l’organisme de développer une mémoire immunitaire : en cas de rencontre ultérieure avec le microbe actif, le système immunitaire réagit rapidement en reproduisant les anticorps adaptés qu’il avait mis en mémoire à la suite de la vaccination, empêchant ainsi la maladie de se développer.  

 

 

Les vaccins obligatoires en France

 

Depuis le 1er janvier 2018, le ministre de la Santé a fait évoluer la politique vaccinale française avec l’extension du nombre de vaccins obligatoires. Auparavant recommandés, à la suite de cette loi, onze vaccins sont devenus obligatoires pour les nourrissons (sauf contre-indications médicales).

En janvier 2025, une nouvelle mise à jour a été faite, ajoutant un nouveau vaccin à cette liste, actuellement composée de douze vaccins impérativement administrés :

  • la diphtérie,
  • le tétanos
  • la poliomyélite
  • l’Haemophilus influenzae B (bactérie provoquant notamment des pneumopathies et des méningites),
  • la coqueluche,
  • l’hépatite B,
  • la rougeole,
  • les oreillons,
  • la rubéole,
  • le pneumocoque (bactérie provoquant notamment des pneumopathies et des méningites),
  • le méningocoque C (bactérie provoquant des méningites), remplacé depuis janvier 2025 par ACWY,
  • le méningocoque B (ajouté en janvier 2025).

Ces obligations vaccinales visent à renforcer la couverture vaccinale et à limiter la propagation de ces maladies au sein de la population.  

 

 

L’importance de la vaccination

 

Se faire vacciner, c’est avant tout se protéger contre des maladies potentiellement graves, voire mortelles. En générant une réponse immunitaire spécifique, la vaccination réduit les risques de contamination future. Mais au-delà de la protection individuelle, elle joue un rôle crucial dans la protection collective.

Les personnes les plus fragiles, comme les nourrissons, les personnes immunodéprimées ou les personnes âgées, dépendent de l’immunité collective pour être protégées contre certaines maladies. En maintenant un taux de vaccination élevé au sein de la population, on limite la circulation des agents pathogènes et on prévient l’émergence d’épidémies.

C’est pour cela que, chaque année, différentes campagnes de prévention autour de la vaccination sont mises en place et communiquées par l’Assurance Maladie.

Pour la grippe par exemple, la Haute Autorité de Santé (HAS) définie certaines personnes comme étant particulièrement exposées aux risques de complications graves :

  • personnes âgées de 65 ans et plus,
  • personnes souffrant de certaines maladies chroniques,
  • femmes enceintes,
  • personnes souffrant d’obésité (avec un IMC supérieur ou égal à 40),
  • proches d’un nourrisson à risque de grippe grave ou de personnes immunodéprimées (afin de ne pas les contaminer par la suite)
  • aides à domicile de personnes vulnérables

Sur présentation de la carte vitale et du bon de prise en charge envoyé par L’Assurance Maladie, cette vaccination est gratuite en pharmacie.

 

L’impact de la vaccination est également économique : en réduisant la prévalence des maladies infectieuses, elle diminue les coûts liés aux traitements et aux soins hospitaliers. Elle a également permis d’éradiquer certaines maladies à l’échelle mondiale, comme la variole, et de faire disparaître d’autres infections graves dans certains pays, comme la poliomyélite et la diphtérie en France.

Il est néanmoins crucial de maintenir un taux de couverture vaccinale élevé, car certaines maladies persistent dans d'autres régions du monde et peuvent être réintroduites dans un pays par le biais des voyages internationaux. La crise sanitaire liée au COVID-19 a entraîné un retard de vaccination pour de nombreux enfants à travers le monde, perturbant ainsi le respect des calendriers vaccinaux habituels.

En 2021, une recrudescence des cas de rougeole a été observée. L'OMS a estimé à 9 millions le nombre de cas et à 128 000 le nombre de décès liés à cette maladie. Cette situation s'explique par une couverture vaccinale insuffisante, avec seulement 81 % des enfants ayant reçu une première dose de vaccin et 71 % ayant reçu la seconde dose recommandée. L'OMS préconise qu'une couverture vaccinale complète (deux doses) atteigne au minimum 95 % des enfants dans chaque pays afin d'éviter la survenue d'épidémies.

 

 

Une efficacité qui s’inscrit dans la durée

 

Pour garantir une protection continue, il est indispensable de respecter les rappels vaccinaux tout au long de la vie. La durée de l’immunité varie selon les vaccins et dépend de plusieurs facteurs, comme la quantité d’antigènes présents et le mode de préparation.  

Par exemple, le vaccin contre le tétanos nécessitait autrefois un rappel tous les 10 ans. Les recherches ont permis d’ajuster cette recommandation, et les rappels sont désormais effectués aux âges clé de la vie : 25 ans, 45 ans, 65 ans, puis tous les 10 ans à partir de 75 ans. Avec l’âge, le système immunitaire s’affaiblit, ce qui justifie des rappels plus rapprochés pour garantir une protection optimale.  

 

 

Les grandes lignes à retenir

 

La vaccination est une avancée médicale majeure qui a permis de sauver des millions de vies et d’éliminer certaines maladies infectieuses. Elle repose sur un principe simple mais efficace : entraîner le système immunitaire à reconnaître et combattre les agents pathogènes avant qu’ils ne provoquent une infection. En plus de protéger l’individu, elle joue un rôle fondamental dans la santé publique en réduisant la propagation des maladies.  

Maintenir une couverture vaccinale élevée est essentiel pour prévenir le retour de maladies autrefois maîtrisées et pour protéger les populations les plus vulnérables. Grâce aux avancées scientifiques, les recommandations vaccinales continuent d’évoluer pour offrir une protection adaptée tout au long de la vie. La vaccination demeure ainsi un pilier incontournable de la prévention et de la santé publique.

 

Auteur : Service Prévention et Promotion de la santé de la MGP

 

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