L’endométriose

L’endométriose est une pathologie féminine, gynécologique, devenant un enjeu majeur de santé. En 2025, selon l’Assurance Maladie, elle touche entre 1,5 à 2,5 millions de femmes françaises en âge de procréer (soit environ 1/10).

Endo

 

Comprendre l’endométriose

Cette pathologie se caractérise par la présence de tissus similaires à la muqueuse utérine (appelé endomètre) en dehors de la cavité utérine. Ces tissus réagissent aux hormones, principalement aux œstrogènes. Cela crée des réactions inflammatoires en formant des lésions et des cicatrices se développant et se mettant à saigner à chaque cycle menstruel, sur des organes plus ou moins étendus en fonction des patientes.

L’endométriose peut se manifester au moment de la puberté, dès l’apparition des premières règles, et régresse progressivement à la ménopause.

On distingue deux formes principales d'endométriose :

  • L’endométriose externe, caractérisée par la présence de tissus endométrial en dehors de l’utérus,
  • L’endométriose interne, caractérisée par la présence de tissus dans le myomètre (couche musculaire de l’utérus).

 

Endométriose symptômes

Les symptômes de l'endométriose varient d'une femme à l'autre, mais plusieurs signes peuvent évoquer la pathologie :

  • Des douleurs menstruelles sévères et persistantes,
  • Des troubles digestifs, tels que des ballonnements ou de la constipation
  • Des difficultés à concevoir un enfant, liées aux problèmes de fertilité,
  • Des troubles urinaires,
  • Une fatigue chronique,
  • Des douleurs pelviennes, chroniques, neuropathiques,
  • Une dyspareunie (douleur pendant les rapports sexuels)

 

Le diagnostic

Le diagnostic passe par plusieurs étapes :

  1. Une consultation médicale : un entretien avec un médecin, gynécologue ou sage-femme permet de cibler les symptômes (douleur, fréquence, durée, etc.).
  2. Un examen clinique : un examen gynécologique approfondi peut compléter l'entretien médical.
  3. Des examens d’imagerie : l'échographie pelvienne ou endovaginale est généralement utilisée comme premier examen. L'IRM est utilisée dans un second temps, bien qu'elle ne soit pas toujours efficace pour détecter les formes superficielles d'endométriose.
    Ces examens permettent de visualiser les organes internes et de déceler la présence éventuelle de lésions du col de l’utérus, de kystes ovariens, de nodules ou encore des lésions d’endomètre profondes.

 

Un des défis majeurs de l'endométriose reste son diagnostic tardif. En moyenne, il faut 7 ans pour poser un réel diagnostic. Afin de réduire ce délai, le ministère de la Santé a lancé en 2022 une stratégie nationale qui comprend :

  • Un soutien à la recherche médicale, notamment avec le développement de tests de diagnostic innovants.
  • L'amélioration du dépistage auprès des médecins et infirmiers scolaires.
  • Une meilleure gestion de la douleur liée à la maladie.

De même, de plus en plus de centres spécialisés à cette pathologie voient le jour, permettant aux patientes d’obtenir un meilleur diagnostic et un meilleur accompagnement dans la pathologie.

 

La prise en charge et les traitements

Bien que n'étant pas officiellement reconnue comme une affection longue durée (ALD), l’Assurance Maladie permet aux patientes atteintes d’endométriose de bénéficier d’une prise en charge à 100 % par l'Assurance Maladie (via l’ALD31).  En 2023, 16 243 femmes ont bénéficié de cette prise en charge.


À l'heure actuelle, il n'existe pas de traitement définitif pour l'endométriose, mais plusieurs options permettent de ralentir l'évolution de la maladie et de soulager les symptômes :

  • Le traitement hormonal : il vise à réduire les douleurs et à limiter la progression de la maladie en bloquant la production d'hormones féminines et donc l’apparition des règles. Cela permet donc de stabiliser le cycle menstruel, de réduire l'inflammation, les lésions et donc de limiter les douleurs.
  • La chirurgie : selon les recommandations de l’HAS et du CNGOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français), elle est considérée comme le traitement de dernier recours dans des cas d’endométriose. Elle n’est proposée que lorsque l’ensemble des traitements ont été testés en vain, et en cas de douleurs trop persistantes.

 

Les astuces au quotidien

Au quotidien, certaines astuces peuvent être mises en place pour permettre de soulager les patientes ou limiter l’apparition de douleurs :

  • Une prescription d’antalgiques : permettant de soulager les douleurs nerveuses, empêcher le corps de recevoir les signaux de douleurs.
  • La mise en place d’une alimentation anti-inflammatoire, surtout en période de crise. Dans notre corps, le foie a notamment pour fonction de filtrer les hormones. Pour l’aider, il est utile d’intégrer dans son alimentation, pour permettre la détoxification de l’organisme :
    • Le radis noir, les fruits et légumes, les soupes et bouillons, les aliments lactofermentés (yaourts riches en probiotiques)
    • Les huiles végétales pour permettre un bon apport an oméga-3

Dans le même sens, les aliments pro-inflammatoires sont à limiter en période de crise, tels que le lait de vache, le gluten, les glucides simples ou encore l’alcool.

  • Une activité physique adaptée comme le yoga est recommandé.  

 

Ainsi, l'endométriose est une pathologie complexe qui vise à être de plus en plus connue pour permettre un meilleur accompagnement des patientes. Avec la mise en place de nouvelles initiatives de recherche et de dépistage, il est espéré que cette maladie soit mieux comprise et prise en charge à l'avenir.

 

Pour aller plus loin :

https://handicap.agriculture.gouv.fr/endometriose-et-travail-trois-ressources-pour-comprendre-et-agir-a314.html

 

Sources :

 https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/endometriose/definition-facteurs-favorisants

https://endofrance.org/la-maladie-endometriose/

https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/prises-en-charge-specialisees/endometriose/article/qu-est-ce-que-l-endometriose

https://www.has-sante.fr/jcms/c_2819733/fr/prise-en-charge-de-l-endometriose

 

Auteur : Service Prévention et Promotion de la Santé de la MGP